Lever de fonds : préparer un pacte d’actionnaires solide

21 avril 2025

Les enjeux stratégiques d’un pacte d’actionnaires

Tout d’abord, rappelons en quoi un pacte d’actionnaires diffère d’autres documents juridiques. Souvent, les entrepreneurs se demandent si les statuts de la société ne suffisent pas pour encadrer les règles du jeu avec leurs actionnaires. Or, les statuts fixent le cadre légal et réglementaire de votre entreprise, tandis que le pacte d’actionnaires vient compléter ce cadre en détaillant les engagements spécifiques entre les associés. Il ne s’agit pas juste de formalité : le pacte éclaire la manière dont les décisions stratégiques se prennent, comment les actions se répartissent, et comment les investisseurs peuvent sortir du capital.

L’objectif est de sécuriser la gouvernance de la société, d’anticiper les conflits et de clarifier le rôle de chaque participant. Un pacte d’actionnaires mal négocié peut entraîner des tensions internes, voire des litiges qui, à grande échelle, peuvent sérieusement freiner la croissance. En revanche, un pacte bien conçu protège à la fois la vision du fondateur et l’investissement financier des partenaires tout en offrant une structure de prise de décision transparente.

Lorsque vous levez des fonds, vos investisseurs vont s’intéresser à la cohérence de votre projet, mais aussi à la stabilité de vos relations internes. Un pacte d’actionnaires équilibré fera bonne impression : c’est une preuve de maturité et de sérieux de la part d’une start-up qui cherche à bâtir sur le long terme. Les investisseurs, notamment ceux en capital-risque, souhaitent s’assurer qu’ils pourront peser dans les décisions et sécuriser leur sortie. Et vous, en tant que fondateur, vous aimerez conserver un certain contrôle tout en ouvrant votre capital. C’est dans ces logiques de répartition du pouvoir que le pacte d’actionnaires prend tout son sens.

Différences fondamentales entre statuts et pacte d’actionnaires

On me pose souvent la question : pourquoi ne pas simplement intégrer toutes les règles dans les statuts de la société ? La réponse réside dans la nature même de ces deux documents. Les statuts régissent la société au sens large et doivent respecter un formalisme que la loi impose. Ils sont accessibles à tous en tant que documents publics (ex. : via un extrait Kbis). En revanche, le pacte d’actionnaires est généralement un accord confidentiel, signé entre parties identifiées. Ainsi, le pacte peut prévoir des clauses qui ne sont pas retranscrites dans les statuts, préservant ainsi la confidentialité de certaines dispositions stratégiques (par exemple, la rémunération de certains dirigeants ou des modalités particulières de sortie).

De plus, les statuts sont plus difficiles à modifier, car une modification statutaire implique souvent une assemblée générale extraordinaire et un dépôt légal. Le pacte, lui, peut être révisé de manière plus flexible, dès lors que toutes les parties s’entendent sur un avenant. Dans le cadre d’une levée de fonds successive, il n’est pas rare de rediscuter certaines clauses du pacte pour prendre en compte l’arrivée de nouveaux actionnaires, modifier des droits de vote ou ajuster des veto. Cette souplesse rend ce document très utile pour adapter la gouvernance de la société à chaque nouvelle étape de développement.

Un point à garder à l’esprit : si certaines clauses du pacte d’actionnaires entrent en contradiction directe avec les statuts, c’est la disposition statutaire qui prévaut vis-à-vis des tiers. Autrement dit, parmi les associés signataires, le pacte peut être contraignant, mais aux yeux des organismes externes (administrations, banques, tribunaux), ce sont avant tout les statuts qui font foi. Mieux vaut donc éviter les incohérences et véhiculer une image de stabilité légale pour rassurer les différentes parties prenantes. En somme, statuts et pacte sont complémentaires, et la transparence quant à leur contenu vous évitera nombre d’ennuis.

Clauses clés : ce que tout pacte d’actionnaires devrait inclure

La rédaction du pacte d’actionnaires constitue un exercice délicat : il faut trouver le juste équilibre entre la protection de l’entreprise, la marge de manœuvre pour le fondateur, et les garanties pour l’investisseur. Au fil de mes missions de conseil, j’ai repéré quelques clauses incontournables que je vous recommande d’inclure dans votre pacte si vous voulez anticiper les risques et clarifier les responsabilités. Passons en revue ces catégories de clauses : gouvernance, sortie, protection, contrôle et plus encore.

Clauses de gouvernance : un baromètre pour vos décisions

Le premier aspect à considérer dans un pacte d’actionnaires est celui de la gouvernance. Dès lors qu’un ou plusieurs investisseurs entrent au capital, il est fréquent que chacun réclame un siège au conseil d’administration ou un droit de regard sur certaines décisions stratégiques. La question du droit de vote privilégié se pose aussi : voulez-vous accorder un pouvoir de veto à un actionnaire minoritaire sur certaines résolutions ? Est-il prévu un système de majorités renforcées pour les opérations clés (augmentation de capital, cession d’actifs, etc.) ?

Pour illustrer, imaginons qu’un fonds d’investissement prenne 20 % des parts de votre start-up. Le pacte peut prévoir que ce fonds obtienne un poste d’administrateur et que, pour certaines décisions portant sur le budget annuel ou la stratégie d’internationalisation, une majorité qualifiée incluant l’accord de cet investisseur soit requise. Cela peut paraître contraignant, mais c’est aussi le gage d’une forme de confiance réciproque. Par ailleurs, pensez aux modalités de nomination du dirigeant : le fondateur peut rester PDG tant qu’il détient un certain pourcentage du capital, ou bien tant que les résultats financiers répondent à un niveau convenu.

Au moment de négocier ces clauses, je vous recommande de ne pas vous laisser piéger par des règles trop rigides. Gardez à l’esprit que votre start-up va évoluer. Imposer la nécessité d’unanimité pour chaque décision pourrait rapidement paralyser l’entreprise. Cherchez un équilibre entre contrôle et flexibilité, afin de conserver la capacité d’innover et de pivoter si nécessaire.

Clauses de sortie : anticiper l’après pour éviter les surprises

Les clauses de sortie sont souvent la pierre angulaire du pacte d’actionnaires. Elles déterminent comment les associés actuels (fondateur et éventuels investisseurs historiques) et les nouveaux actionnaires peuvent sortir du capital et selon quelles modalités. Les balises les plus répandues sont :

  • Clause de préemption : Elle confère un droit prioritaire aux associés existants pour racheter les parts d’un actionnaire souhaitant céder ses titres. Cela évite l’arrivée inopinée d’un tiers indésirable dans votre capital.
  • Clause de sortie conjointe (tag along) : Elle permet aux actionnaires minoritaires de se joindre à la vente si un actionnaire majoritaire décide de vendre ses titres à un tiers. C’est une protection précieuse pour les minoritaires.
  • Clause de sortie forcée (drag along) : Inversement, cette clause autorise l’actionnaire majoritaire à imposer aux autres actionnaires de vendre leurs parts à un tiers à certaines conditions. C’est utile pour faciliter une acquisition globale.

Ces clauses jouent un rôle déterminant quand votre entreprise se développe au point d’intéresser de nouveaux investisseurs ou un acquéreur industriel. Elles évitent également de se retrouver bloqué par un investisseur qui n’accepte pas une proposition de rachat. Par exemple, si un grand groupe propose un rachat à 10 millions d’euros, il serait dommage qu’un actionnaire minoritaire bloque l’opération. Avec une clause de drag along négociée et bien encadrée, vous pouvez sécuriser la sortie de tous si la majorité l’estime opportune.

N’oubliez pas de préciser les conditions financières de ces sorties. Certains investisseurs exigeront une rentabilité minimale (x2, x3, etc.). D’autres pourraient vouloir un scenario d’exit planifié sur 5 ans. Cette vision partagée permet de clarifier les objectifs, ce qui est un gage de sérénité pour tous.

Clauses de protection et contrôle : sécuriser votre investissement

Au-delà des règles de gouvernance et de sortie, il existe des clauses plus techniques visant à protéger la valeur et l’équilibre au capital. Par exemple, la clause d’anti-dilution garantit à un investisseur qu’il ne perdra pas en pourcentage de capital si la société décide plus tard d’augmenter son capital à un prix inférieur. Attention toutefois : si vous êtes fondateur, une anti-dilution trop agressive peut mettre à mal votre propre participation en cas de tour de table à un prix bas.

Ensuite, on retrouve les clauses de verrouillage (lock-up) qui interdisent aux actionnaires de revendre leurs titres pendant une durée déterminée. Intéressant pour consolider la structure actionnariale et éviter qu’un associé n’abandonne le navire trop tôt. C’est particulièrement utile lorsque la start-up en est encore à un stade précoce, avec une croissance à confirmer.

Enfin, pensez aux mécanismes de vesting pour les fondateurs ou les salariés-clés. Si l’un d’entre eux quitte l’entreprise prématurément, la clause de vesting permet à la société ou aux autres associés de racheter les actions non acquises. Cela évite qu’un cofondateur qui s’en va au bout de 6 mois concerve un pourcentage de capital démesuré, tandis que vos équipes travaillent sur le long terme. Les investisseurs y sont généralement favorables, car ils veulent s’assurer que le socle fondateur reste engagé et motivé pour la durée du projet.

Exemples concrets et cas pratiques

Pour mieux comprendre l’impact d’un pacte d’actionnaires, prenons l’exemple d’une start-up fictive spécialisée dans la smart home. Disons qu’elle s’appelle TechNest, qu’elle compte trois fondateurs détenant ensemble 70 % du capital, et qu’elle fait entrer deux investisseurs, l’un business angel (10 %) et un fonds spécialisé dans les objets connectés (20 %). Le pacte d’actionnaires devra préciser :

• Comment les décisions clés (lancement d’un nouveau produit, signature d’un contrat à l’international, augmentation de capital supplémentaire) sont approuvées ? • Les conditions de sortie en cas d’offre de rachat par un acteur majeur du marché (ex. : un fabricant de systèmes domotiques)  • La répartition de la gouvernance, notamment le droit du fonds spécialisé à obtenir un siège au conseil d’administration.

Un cas pratique : si un an plus tard, la start-up réalise une nouvelle levée à un prix inférieur pour renflouer sa trésorerie. Le business angel qui a investi à un prix plus élevé voudra s’assurer qu’il bénéficie d’une clause d’anti-dilution pour ne pas voir sa participation dévalorisée de manière excessive. Sans cette clause, il pourrait estimer que son investissement initial est injustement pénalisé. Dans ce pacte, on pourra définir un mécanisme spécifique : le business angel sera réajusté en actions, pour conserver un pourcentage équivalent à ce qu’il aurait eu si l’investissement s’était fait au nouveau prix. Cependant, cette mécanique peut entraîner une dilution supplémentaire pour les fondateurs.

Dans la pratique, une telle disposition est fréquente mais doit être maniée avec précaution. Trop d’anti-dilution et vous, en tant que fondateur, perdez vite du capital dans les phases suivantes. C’est pourquoi il est essentiel de négocier des formules d’anti-dilution raisonnables (full ratchet, weighted average, etc.), et de vous entourer de conseils juridiques avertis. C’est là qu’un avocat spécialisé et un expert financier peuvent faire toute la différence pour vous aider à déterminer la formule la moins pénalisante, tout en restant acceptable par vos investisseurs.

Préparer la négociation avec les investisseurs

La négociation d’un pacte d’actionnaires se fait rarement en 24 heures. C’est un processus qui commence souvent après la lettre d’intention, lorsque toutes les parties ont validé les grandes lignes du projet d’investissement. Il convient alors d’entrer dans le détail des clauses et d’ajuster le texte. En tant que fondateur, vous voulez :

1) Préserver votre vision et votre indépendance pour piloter la start-up. 2) Obtenir des fonds pour financer la croissance sans vous faire imposer des conditions trop lourdes. 3) Rassurer vos partenaires sur la solidité de l’équipe dirigeante et la faisabilité du business model.

De leur côté, les investisseurs cherchent :

1) Un contrôle partiel sur les décisions stratégiques pour protéger leur mise de fonds. 2) Des garanties de sortie (clauses drag along, tag along, etc.). 3) Des mécanismes de protection en cas de baisse de valorisation ultérieure ou de conflits internes. 4) Des objectifs de croissance clairement chiffrés, un reporting régulier, et la possibilité de vous challenger sur la stratégie.

Plus vous aurez préparé en amont votre proposition de pacte, plus la discussion sera fluide. En conseil, je recommande d’établir une liste de vos points non négociables et d’ordonner les autres points selon un ordre de priorité. Si vous tenez particulièrement à conserver la majorité des droits de vote, stipulez-le clairement. Mais peut-être devrez-vous, en contrepartie, accepter une clause de liquidation préférentielle pour l’investisseur, lui assurant d’être remboursé en premier en cas de revente ou de liquidation.

L’idéal est de réaliser des simulations de valorisation et de dilution, ainsi que des projections financières intégrant différents scénarios (croissance rapide, croissance modérée, etc.). De cette façon, vous serez en mesure de justifier vos points lors des négociations et de démontrer votre sérieux dans la gestion de l’entreprise. Les données chiffrées rassurent vos interlocuteurs et vous évitent de tomber dans les négociations trop théoriques.

Erreurs courantes à éviter lors de la rédaction du pacte

Au fil des ans, j’ai observé des écueils récurrents chez les entrepreneurs qui s’attaquent à la rédaction d’un pacte d’actionnaires sans un accompagnement adapté. Voici quelques pièges parmi les plus fréquents :

  1. Se précipiter : La volonté de boucler rapidement la levée de fonds peut pousser à signer un pacte au rabais. Prenez le temps de négocier chaque clause essentielle.
  2. Négliger la cohérence avec les statuts : Un pacte qui contredit les statuts peut créer une insécurité juridique et un risque d’invalidation de certaines dispositions.
  3. Oublier la clause de non-dilution : Un fondateur confiant peut se dire qu’il n’y aura pas de baisse de valorisation. C’est parfois une grave erreur. Il vaut mieux prévoir des garde-fous, lesquels peuvent être aménagés.
  4. Ignorer les clauses de sortie : Si aucun mécanisme de sortie n’est prévu, cela peut provoquer des blocages lorsque l’entreprise reçoit une offre de rachat.
  5. Surprotéger la minorité : Offrir trop de vétos ou de majorités renforcées à un investisseur minoritaire peut conduire à des situations d’impasse stratégique et freiner votre capacité à pivoter.

Le pacte après la levée de fonds : suivi et mise à jour

Une idée reçue consiste à croire que, une fois signé, un pacte d’actionnaires demeure immuable. En réalité, il s’agit d’un document vivant, appelé à évoluer au gré des événements de la société. Si vous réalisez de nouvelles augmentations de capital ou si de nouveaux investisseurs stratégiques rejoignent l’aventure, le pacte doit être mis à jour. Parfois, il suffit d’un avenant succinct sur quelques clauses, parfois il faut repenser l’ensemble de la gouvernance.

Voici les principaux moments-clés où vous devriez envisager une révision de votre pacte :

Nouveaux tours de table : L’arrivée d’une série A, B ou C implique quasiment toujours une renégociation du pacte. Les nouveaux entrants exigent souvent des droits spécifiques, et il faut leur accorder une place dans la gouvernance. • Évolution de l’équipe dirigeante : Si un cofondateur s’en va, ou si un dirigeant important rejoint l’entreprise, actualiser la répartition des actions ou des droits de vote peut être nécessaire. • Modification stratégique majeure : En cas de pivot, d’acquisition ou de fusion, revalider certaines clauses permet de clarifier la nouvelle orientation. • Sortie d’un investisseur : Un investisseur peut décider de liquider sa participation (ou de la revendre à un tiers). Cela peut impliquer un remaniement en profondeur des clauses de souscription ou de gouvernance.

Un suivi régulier du pacte avec vos conseils (avocat, expert comptable) permet d’anticiper ces changements. Ne sous-estimez pas la charge de travail administratif et juridique que cela représente. Mieux vaut être prévoyant et inclure des dispositions dans le pacte qui facilitent les mises à jour, par exemple en prévoyant une majorité qualifiée pour valider les avenants ou en précisant la procédure de notification à tous les signataires.

Aperçu chiffré : l’importance d’un pacte solide dans la performance de la start-up

Si vous doutez encore de l’impact concret de ce document, quelques chiffres parlent d’eux-mêmes. Une étude réalisée par un cabinet spécialisé en fusions-acquisitions a démontré que plus de 50 % des litiges entre actionnaires de start-up pourraient être évités ou fortement atténués par un pacte contenant des clauses claires de sortie, de gouvernance et de règlement des différends. Les conflits d’association figurent parmi les principales causes d’échec des entreprises innovantes, juste après la perte de traction sur le marché et les difficultés de financement.

De plus, 63 % des investisseurs en capital-risque interrogés dans un sondage mené par plusieurs incubateurs français indiquent qu’une bonne part de leur décision d’investissement repose sur la qualité de la gouvernance et la clarté des relations entre fondateurs et actionnaires. Un pacte bien négocié rassure ces investisseurs sur leur place dans le projet et leur capacité à protéger leur investissement.

Menée sur 200 start-up entre 2018 et 2022, une autre étude quantitative montre que celles qui disposent d’un pacte d’actionnaires actualisé tous les deux ans ont de meilleurs indicateurs de rétention de capital humain (moins de départs de cofondateurs) et un taux de croissance du chiffre d’affaires plus élevé. C’est un signe de robustesse et d’organisation interne, deux ingrédients essentiels pour convaincre des partenaires financiers, commerciaux ou industriels.

Conseils pratiques pour construire un pacte équilibré et pérenne

Au-delà de la théorie, voici quelques pistes concrètes que j’aime partager avec les entrepreneurs désireux de bâtir un pacte d’actionnaires à toute épreuve :

1) S’entourer de professionnels compétents La complexité légale d’un pacte d’actionnaires peut vite devenir un fardeau si vous n’êtes pas épaulé par un avocat spécialisé en droit des sociétés. Un expert pourra vous alerter sur les clauses trop défavorables ou, au contraire, trop restrictives. Il saura vous guider vers l’équilibre contractuel qui protège vos intérêts et satisfait les investisseurs.

2) Définir vos objectifs à long terme Avant d’entrer en négociation, clarifiez clairement votre vision. Voulez-vous faire croître la start-up sur le long terme ? Êtes-vous ouvert à une revente dans les trois prochaines années ? Les réponses à ces questions auront un impact direct sur la rédaction de clauses de sortie et de gouvernance. Montrez à vos interlocuteurs que vous avez un plan de développement précis et chiffré.

3) Rester flexible dans la négociation Ne vous figez pas sur un détail avant d’avoir examiné l’ensemble de la proposition. Une clause que vous jugez essentielle peut finalement être compensée par une autre qui vous est plus favorable. Tout est question de compromis. Là où vous ne pouvez pas céder, soyez ferme. Là où vous pouvez envisager quelques concessions, soyez ouvert.

4) Doser l’influence des investisseurs Donner un droit de veto à chaque investisseur minoritaire peut vite rendre la prise de décision impossible. Réfléchissez donc à un système de gouvernance à la fois protecteur et réalisable opérationnellement. Une majorité renforcée exigée sur certaines décisions majeures peut suffire s’il existe une bonne relation de confiance entre les parties.

5) Anticiper l’avenir et les besoins futurs Ne rédigez pas un pacte uniquement pour votre situation actuelle. Imaginez comment votre start-up évoluera si vous passez de 5 employés à 50 personnes, ou si vous ouvrez des bureaux dans un autre pays. Prévoir des clauses modulables, un reporting financier adapté, et des objectifs de performance réviseurs permet de limiter les frustrations et les blocages ultérieurs.

Mettre toutes les chances de son côté pour une levée de fonds fructueuse

Pour conclure, la réussite d’une levée de fonds ne se résume pas seulement à obtenir un chèque : c’est aussi la promesse d’une collaboration entre fondateurs et investisseurs. Un pacte d’actionnaires correctement monté sécurise cette collaboration et constitue un levier de croissance non négligeable. En clarifiant, dès le départ, la répartition des pouvoirs, les méthodes de sortie et la protection de chacun, vous créez un climat de confiance favorable à votre expansion.

N’oubliez pas que la solidité de ce document repose sur la transparence, la négociation et l’anticipation. Chaque clause a une incidence potentielle sur l’avenir de votre start-up. En tant qu’entrepreneur, prenez le temps de vous former et de solliciter des retours d’expérience. Vous limiterez ainsi les frictions et vous rassurerez les capitaux extérieurs, vitaux pour emmener votre projet à l’échelle supérieure.

J’espère que cet article vous aura permis de mieux cerner les enjeux et les bonnes pratiques autour de la construction d’un pacte d’actionnaires solide. Faire le choix de s’investir dans ce document, c’est miser sur la pérennité de votre société et la qualité de vos relations avec vos partenaires financiers. Je suis convaincu que dans un environnement aussi dynamique et concurrentiel que la sphère des start-up, un pacte réfléchi constitue l’une des meilleures assurances de réussite possible pour assurer la stabilité et la cohésion au capital.

Si vous souhaitez approfondir certains aspects spécifiques comme la clause d’anti-dilution, les clauses de liquidation préférentielle ou les modalités de vesting, n’hésitez pas à me contacter pour en discuter davantage. L’objectif est de partager des retours d’expérience concrets, d’analyser vos besoins particuliers et de vous aider à finaliser un pacte d’actionnaires parfaitement adapté à votre ambition.

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